La premiere chose que j’ai ressenti en lisant la phrase, c’est que l’auteur divise la communication en plusieurs actions/phases. Il compare ces differentes phases ("entre ce que … et ce que …") et chacune d’entre elles induit une possiblité de ne pas s’entendre. Mais que compare-t-il ? Qu’elles sont ces phases ?
Quatre verbes ont été choisi pour permettre de diviser la communication : Penser, Dire, Entendre et Comprendre.
Aussi, pour moi, les comparaisons se font comme suit :
Entre ce que je pense et ce que je veux dire,
Entre ce que je veux dire et ce que je crois dire,
Entre ce que je crois dire et ce que je dis,
Entre ce que vous voulez entendre et ce que vous entendez,
Entre ce que vous croyez comprendre et ce que vous voulez comprendre,
Entre ce que vous voulez comprendre et ce que vous comprenez,
Entre ce que je pense et ce que je dis, (1)
Entre ce que je dis et ce que vous entendez, (2)
Entre ce que vous entendez et ce que vous comprenez. (3)
Les trois dernieres sont essentielles, ce sont les comparaisons globales. La phrase, qui est d’ailleurs interrompue par trois « ; » , montre bien 3 phases distinctes importantes. Cela pourrait etre représenté par :
Cerveau ------- (1) -----------> Bouche ====== (2) =======> Oreille -------- (3) ----------> Cerveau
Attardons nous maintenant a la description de ces 3 phases principales.
Phases 1 : Entre ce que je pense et ce que je disEntre ce que je pense et ce que je veux dire : On ne dit jamais tout ce que l’on pense. On s’auto-censure, c’est evident ! On peut invoquer plusieurs raisons differentes. Le fait de ne pas vouloir blesser la personne avec nos pensées, par exemple, peut constituer une excellente raison d’auto-censure. Quelque soit la raison invoquée, il faut garder a l’esprit que notre « outil »/notre language ne pourra jamais exprimer la totalité de nos pensées. Il ne s’agit que de quelques mots, mis bout a bout pour faire une phrase, d’un ensemble fini (par opposition a infini) qui ne pourra donc jamais exprimer toute l’étendue de nos pensées. Lorsque l’on veut exprimer une idée/une pensée, on cible la partie de pensée que l’on veut exprimer. Gardons donc a l’esprit que notre parole est plus lente, plus limitée que notre pensée.
Entre ce que je veux dire et ce que je crois dire : Ca y est notre cerveau a définit quelle partie de pensée il voulait exprimer, maintenant au boulot, il s’agit de faire travailler la bouche. Mais quels mots utiliser ? En effet, la langue est un outil inventé par l’Homme. Il ne s’agit pas de quelques de chose de naturel. Les Hommes se sont mis d’accord au fur et a mesure pour établir la signification des mots. Dans un soucis d’unité, le dictionnaire a été inventé. Un peu comme le « metre à mesurer», le dictionnaire est la référence pour trouver les bons mots, les bonnes significations. Mais la plupart des Homme ne connaîssent pas le dictionnaire par cœur. Chacun parle a sa facon, personnalise sa facon de parler, transforme le language de base. Ainsi, un meme mot peut avoir des significations différentes pour différentes personnes. Gardons donc a l’esprit que les mots que nous avons choisi pour représenter notre pensée, ne représentent peut-etre pas la meme chose dans la tete de notre interlocuteur.
Phases 2 : Entre ce que je dis et ce que vous entendezEntre ce que vous voulez entendre et ce que vous entendez : Une fois que la pensée a été « transformée » en parole, comment celle-ci sera-t-elle entendu ? Malgré notre bonne volonté a communiquer, certains facteurs exterieurs peuvent brouiller la conversation, comme par exemple l’accent de la personne avec qui on parle ou le bruit du marteau-piqueur qui est juste a coté de nous. Pire, vous vous retrouvez a parler avec une personne qui ne parle pas la meme langue que vous : vous voulez entendre mais c’est impossible. Ca c’etait pour les cas ou vous etes disposé a communiquer. Il y a aussi des jours ou des personnes avec qui vous ne voulez pas parler. A partir de ce moment-là, vous ne voulez pas entendre et vous n’entendrez pas. Gardons donc a l’esprit que notre interlocuteur, pour des raisons personnelles ou indépendamment de sa volonté, n’est peut-etre pas apte a entendre ce qu’on a à lui dire.
Phase 3 : Entre ce que vous entendez et ce que vous comprenez.Il est interessant de constater pr la phase 3 qu’il sagit de la phase 1 mais inversée : «veux/crois dire» devient «croyez/voulez comprendre». On repasse donc par les meme « filtres ».
Entre ce que vous croyez comprendre et ce que vous voulez comprendre : Ca represente a nouveau le probleme du language, de la signification que l’on accorde a tel ou tel mot. Vous croyez comprendre quelque chose alors qu’il ne s’agit peut-etre pas du tout de cela.
Entre ce que vous voulez comprendre et ce que vous comprenez : De nouveau l’auto-censure : on fait le tri dans ce que l’on a compris. Chacun d’entre nous a sa vision de la vie, detient sa propre compréhension des choses. Comment vais-je integrer ce que j’ai compris ? Ce que j’ai compris peut-il venir completer ou améliorer ce que je pensais, peut-il me faire changer d’avis/d’opinion ? Que suis-je prêt a comprendre ? On décide donc de vouloir comprendre ou non et parfois, avant meme d'avoir entendu quoique ce soit. Un exemple frappant a ce sujet : Un de vos amis, qui s’y connaît en mecanique automobile par exemple, regarde votre voiture et vous donne quelques conseils pour l’entretient de celle-ci. Il est sur et certain que l’avis de cet ami n’aura pas le « poids » de l’avis d’un garagiste en qui vous accordez plus de foi. Aussi, meme si l’ami et le garagiste sont du meme avis, il y a fort a parier que vous accepterez de comprendre seulement une fois que le garagiste vous aura confirmé l’avis de votre ami. Autrement dit, seulement a partir du moment ou vous voulez comprendre. Le « poids » de l’avis du garasite vous convaint de changer d’opinion : l’auto-censure est inexistante, vous ne vous mefiez pas du garagiste, vous avez foi en ce qu’il dit.